En perpétuelle quête de l’inconnu, Franck Porteboeuf, plus connu sous le nom de Kapendi , une anagramme phonétique du terme handicap , est un artiste autodidacte qui explore la fine frontière entre visibilité et invisibilité du handicap.

Né à Laval dans les années 60, il mène une vie trépidante, heureux avec sa famille, plus qu’importante à ses yeux. A 47 ans, stoppé dans l’élan de sa vie, la
maladie survient, générant un handicap.
Loin de se laisser abattre, et après un long parcours de reconstruction, tant dans l’adaptation physique, que l’acceptation psychologique, il trouve finalement une nouvelle liberté dans cette transformation.
Un jour il se pose une question, qui changera sa vie, sur ce qu’il devait faire de cette transformation et surtout que faire de cette nouvelle vie qu’il lui était imposée ? C’est alors qu’il découvre « JonOne », un célèbre street – artiste.

Il décrit cela comme un électrochoc : « il peint son nom !

Je peindrais : « handicap » avec mon propre style. On y verra une œuvre et seulement une œuvre » explique-t-il.

Tout comme JonOne , cela lui donne la perspective de pouvoir s’approprier tous les espaces, que ce soit des immeubles à la vue de tous, dans des lieux publics, privés, des associations , des entreprises ou divers supports comme des tissus, des papiers peints , de l’adhésif, etc..
Cet artiste fonde un mouvement novateur : l’art de la réalité subjective. Contrairement à une approche thérapeutique visant à accepter son handicap, il utilise la peinture pour en faire un art à part entière.

« Chaque coup de pinceau représente un handicapé dans le monde. Et cela devient une œuvre d’art » explique-t-il.

Avec cette perspective, tout finit par prendre sens pour l’artiste.
Installé dans son atelier à La Baule Escoublac, le peintre donne vie à ce mouvement, visant à sensibiliser le public au handicap en l’intégrant dans la vie quotidienne tout en y superposant l’esthétisme de sa peinture.

Ses œuvres dénoncent la ségrégation que vivent les personnes handicapées dans notre société. A travers son art, il aspire à remédier à leurs sous-représentations, faisant du handicap un art de vivre à part entière. Il souhaite partager ce nouvel art avec le public notamment à travers des conférences ou des commandes.

« Parlez-moi de vous j’en ferai une œuvre d’art » dit-il.
Kapendi considère son handicap comme un art de vivre qui s’adapte et se confond parfois avec sa vie d’artiste. Cette fusion entre les deux aspects de son existence est essentielle à son processus créatif.
Chaque défi, chaque obstacle qu’il rencontre dévient une source d’inspiration et de créativité. «
L’artiste, tout comme la personne handicapée, doit constamment se réinventer, faire face à des difficultés et user de sa créativité pour trouver des solutions » confie-t-il.

Cette constante adaptation enrichit son art, rendant chaque œuvre une réflexion profonde sur la condition humaine et la résilience.

« Maintenant le handicap est devenu une œuvre d’art qui prend sa place dans ce monde » affirme-t-il.

Ses toiles, qu’elles soient colorées ou sombres, reflètent la place légitime du handicap dans notre société. Visibles ,Invisibles, ces œuvres incarnent cela au quotidien avec une sincérité palpable.
Loin de se limiter à la peinture, l’artiste regorge d’idées pour faire évoluer ce mouvement réalité subjective qui doit susciter de l’émotion chez le public tout comme de l’interactivité.
Son objectif : voir une œuvre et inviter à la réflexion. Kapendi ne cherche pas seulement à représenter le handicap mais à le sublimer, à en faire un élément central de son art et de notre perception du monde.
Rédaction : Puceron sauvage .

KAPENDI Working progress

https://youtube.com/shorts/UxISrcul39g

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