Au centre de la toile, un humanoïde tire la langue, une expression choisie pour sa polysémie.
Ce geste, parfois signe de dégoût ou de provocation, d’humour ou d’invitation, transcende les cultures : si l’Occident le perçoit négativement, d’autres
sociétés y voient une marque de respect.
Cette ambiguïté renforce le dialogue que le tableau établit avec le spectateur.
La couleur verte est prédominante sur le personnage.
Sa forme prend vie grâce à l’encre de Chine qui coule le long de la toile, guidée par la gravité,
créant un aspect brut, presque tellurique.
Le regard de l’humanoïde est particulièrement singulier, avec une pupille horizontale et une pupille verticale. Cette dualité oculaire symbolise non
seulement les conflits intérieurs propres à chacun, mais aussi le mélange des espèces ; de la simplicité du mollusque à la complexité du mammifère,
nous rappelant notre place dans la grande chaîne du vivant.
Le fond orange n’est pas un simple choix esthétique ; il est l’évocation du feu primordial, l’héritage inestimable que nos ancêtres préhistoriques nous
ont légué. Ce feu, symbole de connaissance, de chaleur et de progrès, est rappelé comme le catalyseur essentiel de notre évolution, sans lequel notre
civilisation n’aurait pu atteindre sa complexité actuelle.
En haut à droite, le caryotype humain est représenté, notre carte génétique, accompagné du code erreur 404. Juste en dessous, un encart rouge attire
l’attention, affichant le mot « individuel » avec la mention de « code source » et une flèche désignant l’encart.
Ces éléments sont fondamentaux, suscitant un profond questionnement sur notre singularité, les imperfections inhérentes à not re « code » génétique et
ce qui nous rend uniques.
La banane, motif récurrent et emblématique de la collection GENOME symbolise la mondialisation, le racisme et le sexisme, des réalités complexes et
souvent douloureuses de notre société.
Enfin, la question qui est ma source d’inspiration pour cette collection, positionnée en haut à droite, résonne : « L’humain a 96 % de génome en commun
avec le singe. La différence ? 4% Qu’en ont-ils fait ? » Cette phrase est une invitation directe à des questions existentielles sur notre place dans le règne
du vivant, notre responsabilité et l’usage que nous faisons de cette infime différence qui nous définit.
JADE est une méditation visuelle sur notre humanité, ses racines profondes et les paradoxes qui la façonnent.