Amandiers en fleurs
Il y a des lieux qui n’ont pas besoin d’être annoncés. Tafraoute est de ceux-là.
Mais il faut l’aborder au bon moment. Quand février fait tomber sur la montagne ce voile rose, irréel. C’est un pastel unique, comme si les dieux, dans un moment de grâce, avaient choisi les teintes les plus douces que le monde puisse offrir.
La vallée devient alors un bouquet tombé du ciel. Pas un bouquet dressé, non : un bouquet renversé, qui vous tombe dessus à chaque virage, vous enveloppe, vous aspire.
À cette époque de l’année, la route qui y mène, fine, tortueuse, capricieuse, ressemble à un chemin de conte.
À chaque détour, une surprise. Un arbre en feu de fleurs.
Et ce silence. Ce silence dans lequel les pétales semblent tomber comme la neige.
Même si l’on arrive trop tôt, ou un peu tard, Tafraoute ne déçoit jamais.
La montagne, là-bas, garde sa magie intacte.
Les blocs de granit rouge, posés comme des jouets d’enfants géants, surveillent la vallée depuis des millénaires.
Ils savent ce que les hommes oublient : que la beauté n’a pas besoin d’être parfaite pour être inoubliable.
Je suis resté un long moment, sans rien dire. Il n’y avait rien à ajouter.
Seul, peut-être, un souffle : celui du vent léger qui traverse la vallée comme une caresse.
C’était la route enchantée du Souss, celle qu’on voudrait voir ne jamais finir. Et quand elle finit, une seule envie demeure : rester là.
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