LEON est une œuvre de la collection GENOME, qui invite à une introspection sur notre identité et les paradoxes de l’existence.
Ce tableau met en scène un humanoïde tirant la langue, un geste riche de sens.
Il exprime tour à tour le dégoût, l’humour, la provocation ou même
l’invitation, soulignant l’ambivalence culturelle de cette expression, perçue différemment en Occident et dans d’autres sociétés.
Le personnage est dominé par la couleur verte, un choix chromatique fort. Ce vert sur le visage symbolise l’indigestion dans notre société, une
métaphore visuelle des maux que nous peinons à digérer.
M
La forme de l’humanoïde prend vie grâce à l’encre de Chine que je laisse couler le long de la toile, utilisant la gravité pour dessiner les contours du
personnage, conférant à l’œuvre une texture aléatoire.
Le regard de cet humanoïde est particulièrement frappant, avec une pupille horizontale et une pupille verticale.
Cette dualité visuelle représente la
complexité et les contradictions inhérentes à chacun de nous, tout en évoquant le mélange des espèces ; du mollusque au mammifère, nous rappelant
notre place au sein du vaste règne animal.
Le fond orange n’est pas un simple arrière-plan. Il est une puissante évocation du feu primordial, l’héritage essentiel de nos ancêtres de la préhistoire.
Ce feu, symbole de connaissance et de progrès, est rappelé comme le catalyseur fondamental de notre évolution, sans lequel notre civilisation n’aurait
pu atteindre sa complexité actuelle.
En haut à droite, le caryotype humain est représenté, notre empreinte génétique. En dessous, un encart rouge attire le regard, affichant le mot
« individuel » avec la mention « code source » et une flèche désignant l’encart.
Ces éléments sont fondamentaux au questionnement que l’œuvre suscite : ils nous poussent à interroger notre singularité, les « erreurs » potentielles
dans notre propre « code », et ce qui nous rend uniques.
La banane, un motif récurrent dans cet collection, se charge ici de significations profondes : elle symbolise la mondialisation, le racisme et le sexisme,
des défis persistants qui révèlent les paradoxes de notre société évoluée.
Enfin, la question qui est la base de l’œuvre, positionnée en haut à droite, résonne : « L’humain a 96 % de génome en commun avec le singe.
La différence
? 4% Qu’en ont-ils fait ? » Cette phrase, loin d’être anodine, est une invitation directe à des questions existentielles sur notre place dans le règne du
vivant, notre responsabilité, et l’usage que nous faisons de cette infime différence qui nous définit.
