Il y a des instants où la musique devient souffle…
Ce Nocturne, murmure de l’âme, a ouvert la voie d’un geste lent, fluide, presque secret. Chaque note semblait appeler un mouvement circulaire, une matière dense, un silence épais qui s’élève depuis l’obscur.
Dans cette toile, l’ombre n’est pas absence, mais profondeur. Elle devient berceau du centre doré, unique source de lumière comme un cœur qui palpite doucement dans la nuit. Le pinceau, guidé par les vibrations subtiles du piano, a tracé un chemin en spirale, un retour vers soi.
Le doré n’est pas criant : il émerge, discret, comme une vérité chuchotée.
C’est une lumière intérieure, née de la tristesse, mais emplie de paix. Une lumière qui ne cherche pas à éblouir mais à révéler.
Rêverie de l’Ombre, c’est l’écoute du silence entre les notes, l’acceptation du calme et de l’inconnu.
C’est le chant d’un instant suspendu, où l’on ose enfin regarder en soi.
MUSIQUE :
Étude Op 3 « Tristesse » – Frédéric Chopin
POÈME :
Un piano s’élève,
Et l’ombre s’ouvre.
Chaque note est un pas
Vers un cercle secret.
Le pinceau écoute,
Il tourne, il respire,
Emporté par le souffle
D’une tristesse douce.
La nuit n’est plus vide,
Elle devient matière,
Un velours profond
Où l’or cherche la lumière.
Dans le silence des gestes,
Naît un chant sans mot.
Un écho d’âme,
Un murmure chaud.
Et l’émotion circule
En spirale de cœur,
Comme un nocturne peint
Au bord de la lueur.
